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Au Parc Monceau, dans le VIIIe arrondissement de Paris, en 2015. Photo Hugo Mathy. AFP

Au Parc Monceau, dans le VIIIe arrondissement de Paris, en 2015. Photo Hugo Mathy. AFP

Malgré les a priori, l'Union nationale des entreprises du paysage a commandé une étude pour convaincre les élus et les aménageurs que la verdure en centre urbain n'est pas un luxe mais est utile, aussi bien aux habitants qu'aux communes.

Quand les élus, ou les promoteurs, regardent le budget d’un espace vert, c’est plutôt en termes de coûts que de recettes. Vu au mieux comme un plaisir apporté à l’habitant, au pire comme une onéreuse danseuse, le jardin n’est jamais crédité de ses bienfaits. Ils existent pourtant et peuvent même être chiffrés. Pour en avoir le cœur net, l’Union nationale des entreprises du paysage a demandé à l’institut Asterès de les recenser et, mieux encore, d’en faire une traduction monétaire. De cet exercice inédit se dégagent deux informations majeures : le jardin fait faire des économies en dépenses de santé et rapporte des rentrées en recettes liées à l’attractivité.

La verdure en ville a des qualités sanitaires que tout le monde connaît : elle améliore la qualité de l’air, aide à lutter contre les îlots de chaleur. Mais Asterès est allé plus loin. «Nous avons
commencé à établir un chiffrage, notamment sur les dépenses de santé, ce qui n’avait jamais été fait en France», explique Nicolas Bouzou, économiste et directeur de l’institut. Les jardins bons pour la santé ? «Nous avons essayé d’évaluer les dépenses de santé par rapport à la proximité d’un espace vert.» Ce recoupement débouche sur des résultats surprenants. La présence du parc
encourage à l’activité physique. Elle contribue à réduire le stress. Elle détend les relations sociales par «une forme d’appartenance à une communauté». Autre surprise : des études aux Pays­Bas ont montré que le voisinage d’un parc entraînait une moindre
prévalence de l’obésité.

A partir de ces constats, Asterès a calculé la baisse des dépenses de santé obtenue si l’on augmente de 10% la surface d’espaces verts dans un rayon d’un kilomètre à la ronde. Résultat : 56 millions d’euros d’économies dans le traitement de l’asthme et 38 millions dans celui de l’hypertension.


« Économiquement sous - valorisés »


Autre facteur difficile à valoriser : l’attractivité. Que la verdure contribue à l’attractivité d’une ville pour de nouveaux habitants ou pour les entreprises et les touristes est une évidence dont on se
doute. Mais l’attractivité relève aussi d’un impalpable, dont le charme des parcs fait partie. Mais ce que l’on peut mesurer, c’est la hausse des prix de l’immobilier (1,3% a chiffré Asterès) que leur proximité entraîne, soit «une hausse fiscale pour les communes» tandis que l’espace vert peut représenter «un bénéfice politique
pour les élus locaux».
Malgré tout, «en dépit de nombreux bénéfices pour les individus et la collectivité, les espaces verts tendent à être économiquement sous­valorisés, peut­on lire dans l’étude. Et pour cause, ces biens collectifs ont un coût de création et d’entretien bien connu des décideurs publics mais n’ont aucun prix de marché». D’où le besoin d’une «valorisation économique "artificielle"».
L’activité espaces verts a toutefois un poids économique parfaitement chiffrable. Catherine Muller, présidente de l’Union nationale des entreprises du paysage, rappelle cette donnée: pour
100 000 euros dépensés dans les activités horticoles et jardinières, 1,4 emploi est créé. Dans l’industrie, le chiffre tombe à 0,3. Et les 29 000 entreprises du secteur génèrent 5 milliards de chiffre d’affaires.

Sibylle Vincendon (http://www.liberation.fr/auteur/1963-sibylle-
vincendon)
http://www.liberation.fr/france/2016/05/25/en-ville-les-espaces-verts-mal-payes-de-leurs-bienfaits_1454796

POUMONS
,

E n v i l l e l e s e s pa c e s ve r ts m a l payé s d e l e u rs b i e nfa i ts

Par Sibylle Vincendon(http://www.liberation.fr/auteur/1963-sibylle-
vincendon) — 25 mai 2016

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